Rame guyane

[sebastien c]

Pour compléter les messages de Bruno au sujet d'Henri. Il s'agit d'un texte rédigé par son coach, Jean-François Tardiveau, arrivé 3 eme à la première édition de cette course.


Prudence
Jeudi 18 Mars 2009

Toujours difficile d'apprécier à distance,
la situation réelle à bord d’un bateau et l’état de son skipper.
Au fil des conversations téléphoniques, qu’Alain Fusilier son routeur et moi avions eues avec Henri ces derniers jours, nous sentions bien au travers de son acharnement à rester en course, et en dépit d’une courte trêve de 48 heures, un affaiblissement physique croissant.
L’ impossibilité pour lui de s’alimenter ou même de boire ne serait-ce qu’une gorgée d’eau, sans aussitôt la régurgiter, le mettait dans un état de faiblesse croissante.
Hier, mercredi matin, lui télèphonant, j’ai senti, au son de sa voix, un Henri vraiment au bout du rouleau et très affaibli en dépit de tous ses efforts pour réagir ou tenter de donner le change.
Il devenait clair, dans une mer qui se creusait, qu’Henri, totalement prostré à l’entrée de sa cabine, n’ était plus en état d’assurer sa propre sécurité en cas d’incident sur le bateau.
Plus grave, il ne pouvait plus avaler, ne serait-ce qu’une gorgée d’eau depuis plusieurs jours et le risque de déshydratation devenait franchement inquiétant.
L’hypothèse qu’un tel état nauséeux prolongé relevât d’une pathologie autre qu’un simple mal de mer ne pouvait être écartée. D’autant qu’Henri, n’avait jamais trop été, jusque là, sensible au mal de mer.
Nous avons alors décidé en commun d’effectuer sans tarder une téléconsultation médicale. Le verdict du SAMU de Toulouse, spécialisé dans les consultations et diagnostics à distance,
a été rapide : évacuation et nécessité absolue, quelles que soient les réactions de l’estomac, de se réhydrater par de fréquentes et petites gorgées d’eau sucrée.
Et c’est ainsi que depuis hier soir, Henri, transféré sur le voilier « Melody » d’accompagnement de la course, étendu sur une couchette, tente d’avaler quelques cuillerées d’eau sucrée en attendant son transfert sur un catamaran affrêté pour prendre en remorque RAMENCOEUR et INNOVATYS jusqu’à DAKAR.
La prudence l’a emporté sur un acharnement qui aurait pu devenir très rapidement dangereux. Souhaitons à Henri de se remettre au plus vite.
Et de ne garder de son épreuve que les enseignements positifs.
En tout cas son flegme et son courage ont impressionné tous ceux, ils sont nombreux, qui l’ont soutenu dans son défi.

[bruno]

Espérons qu'Henri Deboulogne ait maintenant retrouvé la terre ferme.

Pendant ce temps, la course se poursuit pour les 20 concurrents encore en course. Après plusieurs jours d’une mer forte et croisée, ils goûtent ce matin les plaisirs d’un temps calme et d’un océan assagi avec des vents généralement de Nord Est assez faibles qui offrent aux rameurs une progression harmonieuse.


Point sur la course:
Mathieu Bonnier a pris la second eplace à Patric Koyau. Cela se resserre très fort en tête du classement:
1er Patrick Favre à 1588 miles de l'arrivée
2ème Mathieu Bonnier à 9.4 miles du 1er
3ème Patrick Hoyau à 20 miles du 1er

[bruno]

Si les leaders de la Bouvet Rames Guyane poursuivent leur progression rapide avec une moyenne quotidienne d’environ 60 milles, les skippers qui forment le « Gros du Peloton » n’ont pas encore rejoint la zone de courants porteurs située plus à l’Ouest et, en panne presque totale d’Alizés, ils pestent contre ces vents calmes et commencent à trouver le temps long.

Un point sur la course:
1er Patrick Hoyau à 813 miles de l'arrivée
2ème Mathieu Bonnier à 35.2 miles du 1er
3ème Patrick Favre à 44.6 miles du 1er

[bruno]

Alors que nous entrons dans la dernière ligne droite, il reste 317 miles pour atteindre l'arrivée, le sprint semble lancé entre Patrick et Mathieu qui naviguent pratiquement à vue.
A noter deux nouveaux abandons cette semaine, dont Patricia Lemoine la seule féminine de la course. La rameuse se voyait propulser par les vents vers les côtes brésiliennes.

Un point sur la course:
1er Patrick Hoyau à 317 miles de l'arrivée
2ème Mathieu Bonnier à 43 miles du 1er
3ème Charles Bergere à 96 miles du 1er

[bruno]

Patrick Hoyau remporte la deuxième édition de la Bouvet Rames Guyane en 42 jours

Cinq rameurs sont maintenant arrivés au bout de leur périple. Même si Henri Deboulogne n'a malheureusement pas pu terminer sa course, nous pouvons dire que ce fut une belle course acharnée jusqu'au bout qui n'épargna personne par ses difficultés.


Classement final de la course:

1er: Patrick Hoyau arrivé le 19 avril à 22h19 après 42 jours de rame
2ème: ème Mathieu Bonnier
3ème: Charles Bergere
4ème: Patrick Favre
5ème: Eric Lainé

Henri-Georges Hidair, actuellement 17ème de la course est encore à 672 miles de l'arrivée. Courage à lui pour finir son rêve ou son calvaire.

[bruno]

J'espère qu'Henri, tu pourras bientôt nous donner quelques nouvelles de ta santé et quelques anecdotes de ta course qui ne doivent pas manquer.