Sortie canal du midi 2007

Tous les sujets archivés de l'année 2007

Modérateur : steph

jeremie
Messages : 613
Inscription : mer. juin 07, 2006 9:57
Localisation : Calais

an

Message par jeremie »

A priori tout le monde est prêt : matériel et physique.

Il y en a même qui se sont payé une oxygénation en haute montagne.

J'ai hâte d'y être, de retrouver les sensations du premier jour :

le stress du départ, sur l'avant, carré dans l'eau ...
les premiers kilomètres toujours avalé trop vite
Les premières écluses désorganisées et les poumons qui brulent
Les repas du midi avec un bruno toujours aussi affamé
Puis les 15 kilomètres suivant, pas d'économie, on pousse sur les jambes.
Enfin les 5 derniers, avec les jambes brulantes, la fatigue générale, les visages marqués. Enfin, la méditation, on se concentre sur le mouvement sa respiration, l'esprit divague permettant de s'isoler du physique, le second souffle, la poussé en augmentation, la rame au mental.
La barre qui nous crie "gilou chrono en vue"
L'adrénaline qui parcours le sang comme une décharge électrique, le sprint, la fatigue n'est plus qu'une information, on pousse on souffle jusqu'au bout, enfin l'arrivée, la délivrance.
Le retour dans le bus, le physique qui se rappelle à vous parfois violemment.
La douche réparatrice, le repas, visite de la ville pour ceux qui peuvent, repos mérité pour les autres. Ensuite les journées passent, les relations avec les autres rameurs s'établissent. Le mercredi très dur avec un physique à l'agonie mais le mental toujours. Arrive le jour clés du jeudi, le physique s'est durcis, l'épreuve devient de plus en plus facile, les corps s'affutent, la compétition devient plus forte même si on s'était dis le premier jour "on ne fait pas la course".
Puis la fin du canal, la sensation je l'ai fait, il faut repartir. Le lendemain une grosse sensation de manque.
Retour à lille, retour au boulot, il faut reprendre un rythme normal, faire attention à son alimentation et oui pendant toute la semaine on pouvait manger sans limite mais le corps s'habitue.
?

remarque

Message par ? »

Pour résumer Jérémie : C'est très beau mais c'est très dur.
bruno

Message par bruno »

Canal du Midi J-3 : vendredi
C’est à partir d’aujourd’hui, cela coïncide avec le début de mes vacances, que nous commencerons à vous relater notre expédition du Canal du Midi, 26ème rallye du nom, déjà le 10ème pour moi, mais ce sera le 1er pour Catherine, seule petite nouvelle qui le découvrira en yolette. Je ne vous promets pas de pouvoir tous les jours alimenter le sujet du forum, car il ne nous sera certainement pas toujours possible d’accéder à une borne Internet libre et d’avoir le temps. Enfin, nous ferons de notre mieux pour vous tenir en halène. De votre coté, si vous souhaitez nous envoyer des encouragements, des conseils ou des remarques n’hésitez pas à mettre des messages dans ce sujet du forum. Vous pouvez également participer au sondage sur la place que prendra le 1er bateau lillois lors de ce Rallye international du Canal du Midi. http://gunnar.free.fr/forum/viewtopic.php?t=101

Comme nous avions le véhicule dès ce jeudi soir, il nous a été possible de charger la remorque dès hier soir. Jacky de Toulouse, nous ayant confirmé le non besoin d’une yolette supplémentaire, seuls la yolette Pomponette, le skiff Pompon (Il était un orphelin connu sous le nom de « N°6 », mais a été baptisé sous le nom de « Pompon » ce jeudi par nos soins, mais sans bouteille), le skiff Julien que Pascal et Viviane souhaitent baptiser sous le joli nom de « Chti’ mi » et un dernier skiff qui restera lui peut être sans nom, sont du voyage. Autant de vélos que de bateaux ont été chargés, car nous aurons pour chacun des bateaux un rameur joker en VTT qui permettra de guider le rameur et aider l’embarcation à accoster sur les berges qui sont de difficultés différentes par leurs hauteurs, leurs découpages ou par la présence de racines. La pluie qui nous a accompagné pendant ces deux grosses heures de chargement nous donnait envie de grimper dans le camion et de partir immédiatement vers le sud.
Une chose qui m’effraye un peu, c’est le fait que Steve me semble aussi faire parti du monde des poissards. En effet, alors que nous allions coller le nom de « Pompon « sur le bateau il posa la gaffe sur la bouche d’égout située au pied du pupitre. Nous ne nous étions pas encore totalement retournés que nous avions entendu un grand plouf. La gaffe, dont son crochet est pourtant large de 2 cm, était tombée dans le trou de la bouche d’égout large, lui, de 2,5 cm. Quelques minutes pour soulever le couvercle et retrouver une autre gaffe pour pêcher la notre et nous avions retrouvé notre gaffe et notre sourire. Si nous sommes, tous les deux, « chanceux » ainsi toute la semaine, je crois que je vais avoir beaucoup de mésaventures et de bains à vous raconter.
Pascal a conduit la remorque dans un lieu protégé à Phalempin où elle restera jusqu’à notre départ ce samedi matin.

Aujourd’hui, c’est la place aux derniers préparatifs, compléter les oublis de la valise ou du sac, ajouter les envies nutritives (non, je ne suis pas en cours de grossesse), plastifier les programmes et parcours du Canal, arroser les fleurs qui vont de toutes façons dépérir de désespoir suite à nos absences. Je n’ai pas encore su dresser les miennes à se connecter sur Internet pour lire mes nouvelles. Pourtant, je pensais avoir fait une bonne procédure.
L’heure a sonné pour moi de prendre la route du sud en direction de Phalempin pour un arrêt chez Pascal et Viviane afin de terminer le chargement du camion et aller récupérer la remorque pour la ranger dans la cour de leur maison jusqu’à demain matin. Un barbecue de mise en forme nous attend!
bruno

Message par bruno »

• Canal du Midi J-2 : samedi
Steve et Jérémie nous ayant ensuite rejoint, nous étions 6 rameurs rassemblés chez Pascal et Viviane depuis hier soir en prévision d’un départ matinal vers Toulouse en minibus. Aussi étrange que cela puisse l’être, parmi les 6 occupants du minibus, nous étions 4 cheminots ou conjoint de cheminot, les autres participants du Canal avaient préféré prendre le train pour partir un autre jour ou allonger leurs vacances. Nous, cheminots, avons beaucoup moins de vacances, vous y penserez lorsque vous vous dorerez la pilule sur une plage ensoleillée en sirotant une boisson fraîche à la paille.
Réveil à 4H40 pour les plus matinaux, 5h pour la dernière que vous avez déjà deviné le prénom, je suppose, mais qui se leva avec le sourire. Après un petit déjeuner copieux, confitures de prunes, de rhubarbes et de groseilles, avec de la pâtisserie réchauffée par Pascal, qui vient après le sympathique barbecue de la veille avec de bonnes salades préparées par Viviane, nous sommes, énergiquement parlant, prêts pour affronter la route qui nous attend. Quelques Reines Claudes sont ajoutées, à la dernière minute, à notre pique-nique du midi.
5h40, la remorque a été sortie de la cour et réattelée au minibus, nous pouvons partir. Un brouillard nous trouble un peu la vue et retardera le lever du jour. Pascal étant le seul de la troupe à posséder le permis « C » pour les transports au Ptac supérieur à 3T5, il est malheureusement le seul à pouvoir conduire le véhicule. Nous avons épluché cette semaine toutes les cartes et sites pour obtenir un parcours avec un minimum de traversées de villes, et qui pouvait éviter Paris et son périphérique. Cependant sur la route nous hésitons encore entre le choix de passer par Amiens ou celui de passer par le périphérique de Paris. Selon la radio guidage, les signes sont au vert, nous ne visiterons donc pas la Picardie. Notre espoir est de voir comme premier et seul bouchon celui de la bouteille de minervois débouché la veille, mais l’approche de Paris nous a vite fait déchanter. Nous avons mis près de 2h pour traverser Paris. Orléans sera l’occasion d’un second bouchon, mais toujours pas celui que l’on espérait.
Après un passage inutile dans une aire d’autoroute où nous ne pûmes nous arrêter car complète, nous trouvons fortune vers Vierzon. Pascal peut enfin se détendre et se restaurer.
Quand nous avons repris la route, cette dernière était un peu moins encombrée. La digestion s’activant la grande majorité d’entre nous piqua du nez, heureusement le chauffeur faisait bonne route.
Sur la route, nous avons croisé un grand nombre de cours d'eau qui pourraient être la source de prochaines randonnées.
Au niveau du Parc des Causses, nous nous arrêtons une dernière fois et profitons de monter à une table d’orientation pour faire quelques photos et se dégourdir les jambes sous un soleil de plomb, Jérémie tombe le maillot.
18h, nous arrivons à Toulouse, il nous est difficile d’accéder au club d’aviron car celui-ci est situé très proche du stade de football où se déroule au même moment le match Toulouse contre Lyon. Il nous reste à monter les tentes que nous allons occuper jusque lundi matin, jour du début du Canal du Midi.
Christiane et Jacques, qui partaient de Liège ce matin, nous ont rejoint vers 20h à notre camping sauvage. Nous pouvons commencer notre repas du soir et ôter notre bouchon favori.
Winnie un allemand présent toutes les années arrivent en pleine nuit et réveille tout le monde en gonflant son matelas.
bruno

Message par bruno »

Désolé de ne pouvoir vous donner des nouvelles, mais nous ne pouvons accéder à une borne Internet et les cybers sont fermés.

Une info râpide tout de même. Aucun blessé, nous sommes à 4 bains, 1 pour Jérémie, 1 pour Martine et deux pour moi.

Au classement, Pomponette est 3ème des yolettes et 8ème du général. Pompon est 4ème des skiffs et 7ème au général. Ch'timi est 6ème des skiffs et 13ème au général. Les filles sont un peu plus loin.

Nous sommes arrivés ce midi à Carcassonne.

Vous découvrirez notre aventure un peu plus tard.
jeremie
Messages : 613
Inscription : mer. juin 07, 2006 9:57
Localisation : Calais

Message par jeremie »

Comme précisé par bruno, difficile de trouver un accès à internet donc pas de photos pour l'instant.

Sinon, les kilomètres défilent au rythme des "allez pomponette" des touristes et habitants locaux.

La compétition bat son plein, nous faisons au mieux pour garder notre position mais les autres équipages sont affutés.

Cette après-midi, parcours non chronométré, cela va être l'occasion de se reposer et de mieux aprécier le paysage.

Sinon je ne sais pas quel est le temps à Lille mais ici tout va pour le mieux (33°) et le bronzage rameur s'accentue.

A bientôt.
bruno

Message par bruno »

Je suis désolé de n'avoir pu vous donner davantage de nouvelles, mais entre les jours de fêtes et les bornes Internet où il nous était impossible d'accéder ou d'utiliser une clé USB. Bref, je vais maintenant vous les donner jour par jour mais avec du retard. Cette nuit, seront également téléchargées les photos, enfin un premier lot. :)

Canal du Midi J-1 : dimanche
C’est au bord de l’eau que nous nous sommes éveillés ce matin, nos tentes sont montées à moins de 10 mètres de la Garonne. Nous sommes installés au pied du club de l’ATPPR de Toulouse, sur une partie de pelouse, quelque peu grillée et à l’ombre des platanes. Nous avons bien pris soin de ne pas monter nos tentes sous le prunier où ses fruits ont tapi le sol d’une solution mielleuse. C’est aujourd’hui, la seule journée où nous sommes autorisés à paresser quelque peu au lit, mais ce ne sera pas le cas de Pascal et moi. Aussitôt débarbouillés, nous partons tous les deux à la recherche de pain frais et de quelques aliments pour le petit déjeuner. Un marché en cours d’installation nous comblera à souhaits, avec de bons fromages et une confiture de pêches de vignes.
A 9h, nous partons avec Jérémie en vélo à la recherche d’une borne Internet pour vous donner le compte rendu des nouvelles du samedi. Nous en trouverons une près de la gare. Ensuite nous rejoignons le reste de la troupe sur la place où déjà attendaient Martine et Fabienne.
Vincent, qui a passé une semaine de vacances à Montauban, à une cinquantaine de Kms au nord de Toulouse pour s’acclimater à la région, nous a rejoint en fin de matinée. Nous montons les portants de nos skiffs que nous avions été obligés de démonter pour disposer les 3 skiffs sur un même étage de la remorque. La yolette doit également subir un pontage au niveau du barreur car le bateau, lors des mises à l’eau, pique parfois du nez dans le Canal quand la berge est trop pentue. Un numéro de dossard est ajouté à nos bateaux pour les identifier facilement, même si les nôtres sont déjà uniques dans leur genre après leur préparation pour l’adaptation au Canal. Les vélos sont encore cachés, surtout celui de Pascal et Viviane, plein d’ingéniosité, qui va surprendre plus d’un participant du rallye et faire rapidement des envieux quand il sera en service lundi lors du passage des écluses.
Les autres clubs arrivent les uns après les autres, c’est l’occasion de saluer de nombreux rameurs que nous avons déjà croisés sur des précédents rallyes du Canal du Midi ou lors de randonnées telles que la Vogalonga, le Morbihan ou la traversée de Lyon. Si je suis à mon 10ème Canal, certains dépassent déjà la vingtaine sur 26 éditions. Autant dire, que le Canal est une certaine drogue et que lorsqu’on y prend goût, on aime y revenir tant l’ambiance y est chaleureuse.
Puis c’est le retour à notre camping, où nous rassemblons vite quelques brindilles de bois, puis de plus gros morceaux afin d’allumer notre barbecue. Quelques photos sont déjà disponibles montrant notre installation et notre table. C’est une superbe ambiance qui règne autour de la table. Jacques nous raconte quelques péripéties arrivées lors de sa Vogalonga. Voilà encore quelqu’un qui devrait faire augmenter le nombre de bains cette semaine. A ce propos, nous avons décidé de mettre un pari sur le nombre de bains que nous effectuerons cette semaine. Il faut indiquer le nombre total pour l’ensemble des rameurs. Tentez votre chance !
13h30, Alain.L, en vacances en Provence, arrive à son tour. Il ne vient pas pour ramer, enfin cela pourrait arriver selon les circonstances de la semaine, mais pour intégrer l’équipe des organisateurs du rallye du Canal du Midi. Ces derniers sont entre 15 et 20, tous bénévoles en activité ou en retraite, âgés de 6 à 80 ans. Même les chauffeurs de bus viennent sur leur temps de vacances pour conduire les bus et donner, dans la journée, un coup de main à différentes tâches telles que l’installation des tables et des stands de ravitaillement. Alain ne s’est pas encore la tâche qui lui sera attribuée, mais il sait déjà qu’il dormira la nuit du dimanche à lundi dans le fourgon de Jacky sur la place au milieu des bateaux et quelques soiffards qui ne manqueront pas de lui rendre une petite visite.
Le temps qui est très ensoleillé coupe un peu les jambes de tout le monde. Je propose un bain, mais personne ne désire plonger dans la Garone. Jérémie enfile son VTT pour user son énergie trop débordante, d’autres s’allongent au bord de l’eau ou sous leur tente, Maïté prépare des scoubidous pour ses coéquipiers, je ne sais pas si cela aura de l’influence sur les Dieux du Canal, mais c’est bien d’y croire. De mon coté, je pense à vous et traite quelques photos du jour.
16h, c’est au tour de Catherine de nous retrouver, elle est arrivée par le train en provenance de la Côte d’Azur où elle était restée quelques jours. Nous allons la chercher en minibus, elle va immédiatement se baigner dans l’ambiance du Canal, car nous retournons sur la place pour visionner comment se déroule le déchargement des nouvelles remorques arrivées depuis la fin de matinée. Nous devrions, cette année, être autant de rameurs que l’année dernière avec la moitié des participants qui sont des étrangers. Cependant, seuls 3 bus suivront le parcours car beaucoup plus de participants ont opté pour la formule « camping » pendant la semaine, ce qui n’est pas notre cas.
Ce soir, nous nous sommes tous réunis, ainsi qu’Alain et André le président, dans un petit restaurant, italien « Le Pinocchio », afin de pouvoir soit trouver des pâtes ou des pizzas. Il nous faut emmagasiner du sucre lent. Puis c’est l’heure du retour vers nos tentes pour une dernière nuit au camping.
bruno

Message par bruno »

• Toulouse - Ayguesvives : lundi matin ( 22,8 km. / 3 écluses ).
Réveil tôt ce matin (5h45 pour les derniers), pour se préparer, déjeuner copieusement et ranger tout notre matériel de camping qui ne servira plus de la semaine, nous le laisserons dans le fourgon qui restera stationné au club de Toulouse jusqu’à samedi. C’est un peu l’excitation générale qui règne dans la troupe, celle-ci monte encore quand nous partons vers le point de rassemblement général sur la place. Tous les bateaux sont maintenant réunis sur cette place. Certains sont arrivés très tard dans la nuit. Les yolettes sont pontées pour éviter les prises d’eau lors des mises à l’eau, les sièges du barreur sont souvent recouverts d’une mousse de confort. Après avoir déposer nos bagages dans un bus de l’organisation, nous faisons connaissance avec les autres équipes du rallye autour d’un café en mangeant un croissant tout chaud.
Cette année, nous aurons une grande colonie de Néo Zélandais, car ils sont venus à plus de 30 personnes afin de constituer 5 équipes. Il y a même une équipe composée exclusivement de filles qui sera assistée par des hommes dont leur tâche ne sera que de sortir le bateau de l’eau, le transporter de l’autre coté de l’écluse, le remettre à l’eau puis aider ces belles dames à remonter dans leur bateau, ainsi ces dames ne se fatigueront pas. Certains appelleront cela de la galanterie, d’autres de la tricherie.
Les rameurs d’Evry sont également très nombreux, avec une yolette et 4 skiffs de 2 personnes. Les belges sont eux aussi fort représentés avec 1 équipe de Gand et 4 autres d’Anvers, dont une équipe exclusivement composée de compétiteurs. Nous retrouverons également présents plusieurs clubs néerlandais, allemands, anglais et belges. Coté français, il y aura encore Lyon, Moissac, Toulouse, Aix les Bains, Cergy Pontoise, Caen, Bayonne, Montauban, Montargis, Enghien, et quelques autres…
Puis vient l’heure du discours et des recommandations du président de l’organisation du Rallye, André, un grand gaillard, capable de faire du vélo avec un skiff sur l’épaule.
Après avoir quitté la place et s’être éloignés d’une centaine de mètres, nous effectuons une mise à l’eau de nos bateaux au niveau de la caserne des pompiers de Toulouse, c’est le départ officiel du Rallye du Canal du Midi qui va être donné. Ceux qui découvrent le Rallye pour la première fois ont une petite pincée au cœur devant la tâche qui les attend. Pour plusieurs d’entre nous, c’est également une première dans le sens où nous ne l’avions fait qu’en yolette. Nous nous sommes tous très bien préparés pour affronter le défi, mais une petite appréhension est présente. Et si mon genou se manifestait ? Les mains de chacun vont-elles souffrir ? Avons-nous assez mangé ce matin ? Le dos de Pascal va-t-il tenir le choc ? Allons nous tenir la distance ? Voilà des questions que chacun se pose et qui font monter la pression dans l’aire de départ.
Ce sera la Pomponette qui ouvrira le bal en tant que tenante du titre de 2006. Quand vient notre tour de franchir la ligne de départ, c’est déjà une première délivrance. La partie initiale du parcours se fait dans Toulouse et sa banlieue, puis nous quittons petit à petit le monde urbain que nous ne retrouverons plus de la semaine. Seules 3 petites écluses jalonnent notre parcours matinal, cela permet à toutes les équipages de vérifier leur bonne méthode ou au contraire de se remettre en question et espérer de meilleurs passages lors des écluses suivantes.
La yolette et deux des skiffs lillois resteront groupés pendant une bonne distance, mais la yolette finie par faire une petite différence. Au bout de quelques Kms c’est la jeune équipe de Bayonne qui pointe son nez au milieu des deux skiffs, cela nous donne une motivation supplémentaire pour avancer. Les passages d’écluses sont tristes pour notre skiff, certainement un manque de préparation. Au bout de 2 écluses, nous abandonnons la gaffe qui nous gêne plutôt qu’autre chose, nous l’avions même oubliée à la première écluse, ce qui nous avait demandé de repartir sur nos pas car nous ne voulions pas encore l’abandonner.
Après l’avoir doublé sur l’eau, nous finissons par lâcher le bateau de Bayonne, équipe jeune mais qui accuse soudainement un coup de fatigue. C’est maintenant l’équipe anglaise qui pointe son nez, je vais leur résister quelques Kms, jusqu’au moment où, parti dans la berge, je me fais doubler. Ces anglais me semblent constituer une très bonne équipe avec des rameurs au poids moyen supérieur à 100 Kg et une barreuse toute menue. Un ancien champion Olympique d’une taille supérieure à 2 mètres y figure également.
Après environ 2 heures, tous les bateaux lillois sont arrivés, mais c’est tout de même la Pomponette qui a franchi en premier la ligne d’arrivée. Notre skiff finira troisième. Une bonne sieste s’impose en attendant l’arrivée des autres bateaux. Seul Jérémie a préféré donner un coup de main, aux rameurs des bateaux arrivants, à débarquer. Bien mal lui en a pris car il fut récompensé par un bon bain quand, alors qu’il tendait la main à une rameuse, celle-ci la tira à l’eau. C’est le premier bain des lillois et certainement pas le dernier.
Notre repas est pris dans un sous-bois sur plusieurs tables, alors que certaines années c’était une table géante disposée tout en longueur pouvant accueillir 200 rameurs, autant dire qu’il était impossible de parler avec celui placé en bout de table. C’est, tout au long du repas, un défilé perpétuel de rameurs qui longent la table pour se rendre aux plats. Le repas est préparé par un excellent traiteur. Ce midi, pour combler la perte d’énergie laissée le long du Canal lors de la matinée, c’est une salade avec des gésiers qui nous a mis l’eau à la bouche. Ensuite suivra une bonne paella qui rassasiera tous les plus gros appétits de la bande, or, je peux dire qu’ils sont nombreux dans un groupe de 200 sportifs et que l’on trouve toujours son maître. Pour faire passer le tout, les mets sont accompagnés par un petit vin « Méridan » de 2003.

• Ayguesvives - Port Lauraguais : lundi après - midi ( 21,8 km. / 7 écluses ).
La reprise n’est pas très facile, il n’est jamais très aisé de se remettre à l’eau, non pas après avoir bu du vin au repas, mais de remettre en route la mécanique qui souhaitait une petite digestion. Si 1 Km de moins nous attendait cet après-midi par rapport à ce matin, par contre le nombre d’écluses est beaucoup plus élevé (7). La mise au point du midi devait s’avérer fructueuse dans le gain de temps ou plutôt la limitation de la perte de temps. Gilou ayant fait le classement du matin, il donne l’autorisation de départ aux bateaux classés dernier. Gilou Chrono appelé ainsi par Maïté nous donne l’autorisation de prendre le départ, nous le retrouverons plus tard sur la ligne d’arrivée. C’est une personne très appréciée car c’est toujours un soulagement de le retrouver pour nous informer de l’arrivée. C’est également quelqu’un très sollicité, le soir, par ceux qui souhaitent connaître les temps de la course de la journée et ceux du classement général.
Nos bateaux, même s’ils n’étaient pas les premiers partiront dans les derniers. Les bateaux ayant été sortis de l’eau pendant la pause du midi, nous partons tous à pied ou en courant pour rejoindre la première écluse située à 800 mètres du point de départ. Voilà qui active la digestion. L’après-midi sera chaude pour tous. Alors que nous avons progressé dans nos passages d’écluses, nous avons commis l’erreur de ne pas prendre avec nous une bouteille d’eau. Par précipitation, nous ne boirons qu’un seul verre au ravitaillement avant de reprendre la route. Cela se paya comptant par la suite quand Steve attrapa une crampe à la descente du skiff. De mon coté, je mourrais de soif.
Pas de bain pour les lillois ce lundi après-midi, mais il faut tout de même noter deux péripéties. La première est le renversement d’un pépé en vélo par Steve qui me guidait et ne l’avait donc pas vu. Pas trop de mal, le pépé a repris son vélo et est reparti sans tomber dans l’eau. La seconde est la perte de la roue du chariot qui transportait la yolette lors d’un passage d’écluse. Là aussi, pas de dégâts si ce n’est une perte de temps de 5 minutes pour bricoler.

Le terme de cette étape est l’aire d’autoroute de Port Lauraguais. Une fois, nos bateaux sortis de l’eau et déposés sur les pelouses avoisinantes, nous jetons un dernier petit regard pour vérifier que nous n’avons pas eu de casse et débarrassons les détritus agglutinés tout au long de la journée. Certains s’adonnent à des étirements, chose à laquelle, je ne devrais pas le dire, je n’ai jamais été adepte ou alors j’en ressortais davantage fatigué. La position allongée dans l’herbe a permis à tous de récupérer des petites boules accrocheuses sur les vêtements. Après l’arrivée des derniers bateaux, nous grimpons dans l’un des trois bus en direction de la Cité de Carcassonne, lieu où nous serons hébergés 3 nuits. La fatigue aidant, certains s’écroulent rapidement dans les bras de Morphée, d’autres narrent leurs mésaventures et les rencontres de la journée. Tous ne partiront pas vers la Cité, car certains participants ont préféré l’option de l’hébergement par les campings. Nous l’avons déjà eu fait il y a quelques années, mais cela demande une grande organisation et des personnes supplémentaires car nous devons conduire les véhicules jusqu’à l’arrivée de l’étape puis revenir sur nos pas, en vélo, pour rejoindre les bateaux. Il faut également penser à faire des courses et à préparer le repas du soir, bref ce n’est pas de tout repos.
Arrivés à la Cité, certains se précipitent au pas de course dans la route qui monte vers notre auberge de jeunesse située en plein cœur de la Cité. L’auberge pourtant réservée pour les seuls rameurs ne parvient pas à accueillir tous les rameurs, certains comme nous lillois devront rester au couvent dans un grand dortoir pour 30 personnes. Ce n’est pas l’idéale pour obtenir le calme.
Après les douches, nous montons à la Cité pour prendre le repas du soir. Les lillois étant de partout les premiers, arrivés à la table en extérieur, nous commandons immédiatement une bière pour patienter et pour savourer notre première journée. Une bière ou une autre boisson sont souvent les éléments réparateurs d’une journée bien physique sous la chaleur. Le repas se finissant tard, nous ne prolongeons pas notre soirée et partons tous à nos lits douillés. Marc en Double avec Jean-Pierre n’arrête pas, de la nuit, à rouspéter sur son coéquipier qui ronfle un peu. Je crois que Marc nous a davantage réveillé que Jean-Pierre.

Classements :
Pompon est le 2ème skiff par équipage de 2 et 8ème au total
La yolette lilloise est 3ème de sa catégorie et 10ème au total
Ch’timi est le 3ème skiff seul et 12ème au total
Les filles sont le 7ème skiff par équipage de 2 et 18ème au total
Bains des lillois : 1
bruno

Message par bruno »

• Port Lauraguais - Castelnaudary : mardi matin ( 14,7 km. / 6 écluses ).
Le réveil fut brutal pour certains qui auraient bien aimé poursuivre leur nuit, alors que nous fûmes plusieurs à nous lever du bon pied, certainement plus habitués à se lever à ces heures indues. Les premiers levers (5H30) sont récompensés par le fait qu’ils n’ont pas besoin de faire la queue pour le petit déjeuner, ce qui n’est pas le cas pour les marmottes.
Maïté, préférant le salé au sucré pour le petit déjeuner, ouvre une boite de maquereaux au muscadet. Si certains sont surpris, moi, je me joins à sa table pour partager ses poissons qui m’attirent également. Chaque matin, Maïté répètera l’opération avec soit du maquereau, soit du thon. Jacques, de son coté, déjeune avec du fromage qu’il a pris soin de mettre de coté, la veille, au repas du soir. N’ayant pas été conservé dans un lieu frais, le fromage est à point et exhale une odeur attrayante pour les amateurs.
Après ce déjeuner des plus copieux, les 60 Kms en bus pour rejoindre nos bateaux où nous les avions laissés la veille se font dans un grand calme.

Le Double de Montargis ne repartira pas ce matin et est obligé d’abandonner. L’un des deux rameurs ayant des coliques néphrétiques, il a été transporté d’urgence à l’Hôpital. Il n’en ressortira que mercredi matin et insistera pour réintégrer le Rallye et renforcer une yolette qui souhaitait un rameur supplémentaire. Voilà une belle preuve de courage.

Les départs, ce matin, sont donnés en sens inverse du classement, ceci dans le but de regrouper les arrivées des bateaux, afin que les premiers n’attendent pas pendant des heures l’arrivée des derniers équipages. La première écluse (écluse de l’océan) est au bout d’un Km et est très difficile à passer, d’où un agglutinement important de bateaux partis dans la masse. Ce sera la dernière écluse montante de la semaine, car aussitôt cette première écluse passée, nous arrivons au niveau des partages des eaux (Atlantique – Méditerranée) qui est, bien sur, le point culminant du Canal du Midi. Dorénavant nous descendons vers la Méditerranée. Le parcours n’est pas très long ce matin, seulement 14.7 Kms, mais il est tout de même parsemé de 6 écluses, ce qui ralentit fortement notre progression.
A la première écluse, bien qu’Alain nous conseille d’accoster entre deux buissons, de mon vélo, j’aperçois de l’autre coté du Canal une berge beaucoup moins haute et surtout plus accueillante. Si pour une yolette, cela n’est pas possible car ensuite il serait impossible de traverser l’écluse, pour notre skiff nous le levons pour passer au dessus de la barrière. Voilà une bonne opération !
Lors du troisième tronçon, j’ôte mon tee-shirt pour me mettre en condition de course.
A la 4ème écluse de la matinée, nous rejoignons le skiff des filles qui était parti avant nous ce matin. La rencontre a été le théâtre de beaux spectacles. La berge est très haute. Dans notre précipitation, je veux promptement m’éloigner de la berge avant d’être totalement stabilisé et avoir attaché mes pieds. La sentence est immédiate, c’est mon premier bain de la semaine. Les filles, éclatées de rire se déconcentrent certainement, car alors que je nettoyais mes rails, Martine bascule également au Canal et exprime son désarroi envers moi qui ne bougeait pourtant pas. Voilà un joli coup double pour nos couleurs. Pour ne pas perdre davantage de temps, je fais le parcours, court de 1km 500, sans vouloir nettoyer mes manchons enduis d’une terre glaise, mais c’est une vraie galère car je n’arrive plus à tourner correctement mes manchons tant ils sont sales. Je risque à tout moment de replonger et avance avec peu d’assurance.
A l’écluse suivante, peut être pas encore remis de mes émotions, je mets à nouveau une jambe dans l’eau mais arrive toutefois à me rétablir. Le reste du parcours se fera plus tranquillement pour notre bateau. A l’arrivée, je peux remettre mon tee-shirt du club qui, dans le sac à dos, avait été épargné par le bain.

Tout ne fut pas des plus calmes pour Pomponette, car lors d’un passage d’écluse alors que la yolette était déjà posée sur le chariot, ce dernier perdit une roue. Un vissage à la hâte et la troupe repartit de plus belle. La roue a été resserrée plus fortement le midi lors de la pause.
Après avoir franchi la ligne d’arrivée de la demie étape située à l’entrée du village de Castelnaudary, nous nous avançons au cœur du village où le Canal s’élargit pour se transformer en un large bassin avec un village de type Provençal en arrière plan. De nombreuses photos sont prises par les rameurs et cyclistes accompagnateurs des bateaux. En rejoignant, à pieds, le lieu du repas du midi, nous récupérons une bouteille d’eau d’un équipage de yolette qui en avait plus qu’il ne lui en fallait pour sa matinée. Nous compensons de suite notre manque et préparons nos réserves d’eau dans notre corps pour la course de l’après-midi.

Un conseiller de la mairie nous accueille et nous offre un apéritif. C’est une vraie prise d’assaut des assiettes contenant des biscuits apéritifs et des olives tant la faim se fait sentir.
En ce village de Castelnaudary, on ne pouvait manger autre chose qu’un cassoulet, de plus, un vrai, avec ses flageolets et sa viande qui trempent dans une graisse d’oie ou de canard. Certains se feront piéger à saucer un peu trop abondamment leur assiette et souffriront pendant les premières heures de l’après-midi, mais avertis que nous sommes, nous restons sages et n’abusons pas des bonnes choses.

• Castelnaudary - Bram : mardi après - midi ( 16,6 km. / 13 écluses ).
Ce parcours n’est pas chronométré car le nombre très élevé d’écluses (13) rendrait dangereux de disputer une course où les embouteillages se produiraient à chaque écluse. Les dépassements des bateaux les moins motivés à faire la course ne pourraient qu’engendrer des bousculades, des risques de casses et froisser l’humeur de certains rameurs. Nous partons donc tous tranquillement en long cortège. Cela pourrait paraître plus facile, mais le fait que les rameurs soient moins concentrés dans une yolette désorganise l’ensemble qui, de ce fait, devient moins harmonieux et rend moins efficace l’avancée du bateau.
Viviane profite de l’après-midi pour se faire plaisir et ramer quelques tronçons en skiff, cela permet également à Pascal de se reposer un peu et de conserver quelques forces pour les activités des jours à venir.
Les bateaux lillois se suivant de près, je prends le vélo et cela me donne l’occasion de prendre des photos de nos bateaux qui glissent avec efficacité. Nous profitons aussi de regarder les belles écluses très fleuries, décorées parfois de statues et qui sont manœuvrées par des jeunes étudiants en job d’été.
Nous passons à coté d’une grange qui, il y a 3 ou 4 ans, nous avait permis à 2 ou 3 yolettes de nous abriter et d’attendre la fin d’un violent orage où Vincent en avait perdu son short tombé à ses pieds par le poids de l’eau. Cette année, le passage est beaucoup plus calme et nous pouvons rejoindre le point terminal du jour situé à Bram, village très petit mais charmant.

En attendant l’arrivée de toutes les équipes, nous nous installons sur la terrasse d’un café située le long du Canal et regardons nos adversaires défiler un à un. Je prends quelques photos des rameurs pour souvenirs et pour notre site de l’A.U.N.L.
Catherine, qui parle très bien l’allemand se rapproche des géants de l’équipe de Breisach pour tisser de nouveaux liens d’amitié. C’est une équipe très sympathique, dont certains font un gros effort pour communiquer en français. Winnie, par exemple, qui est un chirurgien de profession, mange quelques fois avec nous et dialogue en français avec un accent bien à lui.
Maïté, quant à elle, profite de tous moments plus calmes pour s’assoupir dans un coin, sur une table ou sur un bout de pelouse. Elle est capable en quelques secondes de s’abandonner totalement et ne se réveiller que pour repartir à l’action.

Alors que nous étions tous autour d’une grande table pour consommer l’apéritif offert par la municipalité de Bram, une femme descendant de sa pénichette se prend les pieds dans une amarre et s’effondre sur le sol. Christiane, infirmière de métier, qui se trouvait très proche de l’accident, se précipite à son secours. La dame encore toute étourdie par le choc, est reconduite par Christiane dans sa pénichette pour être isolée de la foule. Elle peut ainsi reprendre ses esprits et refroidir la partie de la jambe endolorie.
Comme tous les soirs, nous laissons à Jacky, le grand organisateur du Canal qui a maintenant près de 80 ans, la responsabilité de surveiller pendant la nuit les bateaux laissés sur la berge. Il dormira dans son camion fourgonnette au milieu des bateaux avec un autre organisateur.
Comme nous avons progressé vers Carcassonne, la distance pour nous rendre à l’auberge de jeunesse de Carcassonne en est réduite par rapport à la veille. Nous sommes plus tôt douchés et restaurés, ce qui donnera un peu plus de temps libre pour ceux désirant visiter la Cité et gravir encore quelques marches avec leurs jambes lourdes. Les effets de la rame commençant à faire leurs effets, à l’issue du repas, deux infirmières, faisant partie des organisatrices du rallye, proposent leur service pour panser tous les maux. Tout au long de la semaine, ce seront des centaines de mètres d’élastoplaste et des litres d’éosine qui seront nécessaires pour recouvrir les mains des plaignants. Matin, midi et soirs, ce sera à partir de maintenant un long défilé de mains s’offrant aux infirmières.
23h30, alors qu’il fait dehors encore plus de 25°C, nous rejoignons notre lit.

Classements :
Pompon est le 2ème skiff par équipage de 2 et 7ème au total
La yolette lilloise est 3ème de sa catégorie et 8ème au total
Ch’timi est le 3ème skiff seul et 12ème au total
Les filles sont le 7ème skiff par équipage de 2 et 21ème au total
Bains des lillois : 4 (3 Aujourd’hui)
bruno

Message par bruno »

• Bram - Carcassonne : mercredi matin ( 24,1 km. / 5 écluses ).
C’est le troisième jour du rallye, journée critique pour ceux s’étant présentés à Toulouse un peu moins préparés physiquement. L’étape est longue (24.1 Kms), les écarts seront importants entre les bateaux les plus rapides et ceux les plus lents. Si l’équipage est soudé, il n’y aura pas de problème, mais pour les bateaux constitués le lundi matin avec des personnes isolées, la fatigue pèsera lourdement sur l’ambiance du bateau et certaines langues se délieront. Coté lillois et liégeois, pas de problème dans la yolette, les gens se connaissent bien et s’apprécient.
Pascal fait le plein d’eau de sa pochette à eau qu’il transporte dans le dos, ce qui lui évitera de s’arrêter pendant la course pour se rafraîchir. Tout a été étudié afin de limiter les gestes et restreindre le gaspillage de temps.
Partant parmi les derniers départs, je profite de faire quelques photos des bateaux qui s’élancent. Au départ d’une skiffeuse, un souhait de « bonne route » de ma part qui vient en plein milieu d’une extinction de voix, fait éclater de rire tous les gens autour de moi et en particulier les lillois présents. J’ai, depuis, eu la chance que l’on me remémore ce fait à maintes reprises, mais je crois que je vais devoir m’habituer à encore l’entendre raconter de nombreuses fois à l’avenir.
La première écluse est loin du départ, il faut penser à faire glisser son bateau jusque là et ne pas s’endormir. Pour les skiffeurs, pas de problème, le cycliste sur la berge n’oublie pas de rappeler au rameur ses défauts à éviter et le motive dans son avancée. Un bateau doublé de temps en temps après une bagarre bord à bord, cela regonfle le moral et permet de faire défiler les bornes mais on y laisse toujours de l’énergie.
Dans l’équipage de la yolette, chacun a des tâches spécifiques pour optimiser les sorties des bateaux, c’est ainsi que Maïté responsable du chariot sera appelée par les allemands la « Chariot woman ». Vincent et Jérémie sont eux à la levée de la yolette lors de la sortie du bateau. Christiane et Catherine viennent ensuite pour le hissage final du bateau avant que Maïté ne glisse le chariot sous le bateau à un endroit repéré avant le Canal du Midi qui permet la bonne répartition des poids. Jacques, un peu moins expérimenté en aviron, sera souvent l’accompagnateur en vélo. Parlant de nombreuses langues, anglais, allemand, italien et flamand, il devance en général la yolette d’une centaine de mètres et profite de ses talents linguistiques et de son humour inégalable pour demander aux plaisanciers de se ranger le long de la berge ou au moins de ralentir à leur passage.
L’arrivée à Carcassonne est gigantesque avec des berges qui s’élèvent de plus en plus et qui nous laissent tout petit dans nos embarcations.
Jérémie et moi, en attendant l’arrivée des dernières embarcations, partons en vélo dans les rues de Carcassonne à la recherche du cyber café, que l’on nous avait indiqué la veille. Quand nous le trouvons, pas de chance, nous sommes le 15 août, il est fermé, la guigne est toujours avec nous.
Ce midi, nous mangeons à quelques 100 mètres de la gare de Carcassonne, mais nous n’avons aucune envie de prendre le train pour quitter l’aventure. Comme chaque année, nous sommes accueillis par un représentant de la mairie, à qui, il est offert un tee-shirt de la randonnée, un quiz sur le Canal et un livre sur l’aviron. En retour, nous recevons l’apéritif et quelques biscuits. Le moment de passer à table arrive enfin, après une bonne tranche de jambon de pays en entrée et un morceau de melon, nous mangeons ce qui a de meilleur pour notre type d’épreuve physique qui demande de l’endurance, c'est-à-dire des pâtes avec un morceau de poulet et du gruyère pour les accompagner.
Jérémie qui ressent une douleur au niveau du dos se rapproche d’un ostéopathe du club de Gand pour que ce dernier, après quelques touchers et la détection de l’origine de la douleur lui replace le disque déplacé.
Le repas fini, nombreux sont ceux qui s’enfuient vers une terrasse de café environnante pour boire soit un petit noir, soit une bonne chope de bière.
De notre coté, Jérémie et moi, nous demandons dans un bureau VNF de pouvoir nous connecter à Internet. Cela est possible mais nous ne pouvons malheureusement pas connecter notre clé USB sur laquelle, nous avions préparé des photos et ces quelques lignes. C’est pourquoi, nous n’avons ajouté que quelques impressions.

• Carcassonne – Trèbes : mercredi après-midi ( 13 km / 5 écluses ).
C’est la seconde et dernière demi journée non chronométrée. C’est aussi la plus petite demi étape, que les organismes fatigués vont apprécier. Après la traversée de l’écluse par le pont où la circulation des voitures est importante mais facilitée par la maréchaussée en place qui a bloqué complètement la circulation automobile, une mise à l’eau difficile nous attendait. Puis, c’est comme la veille une longue procession de bateaux qui se dirige vers Trèbes. Le paysage entourant le Canal est cette fois beaucoup plus sauvage, l’autoroute de Toulouse à Narbonne qui, jusque là, suivait parallèlement le Canal nous a quittée. Ce sont des berges plus abruptes et naturelles. Du coté des skiffs, nous faisons tourner un maximum les deux rameurs afin de se préserver. Christiane saisie l’occasion pour faire un parcours en skiff sur le bateau à Pascal. Cela faisait plus d’un an qu’elle n’avait pas pratiqué le skiff, ses premiers coups de rame sont difficiles, mais tout se passe bien ensuite quand elle a repris confiance en elle. Viviane reprend ensuite le relais. Pascal en profite pour prendre quelques photos des rameuses.
Deux tronçons de 800 m entre deux écluses rapprochées sont parcourus à pied par l’ensemble des participants. Cela a même surpris un spectateur venu voir le passage du Rallye et qui voit passer les bateaux sur la berge derrière son dos. Nous avons pu poser notre skiff sur une yolette, elle-même sur un chariot, pour nous éviter de le porter. Au passage d’un champ de vignes, nous maraudons quelques grappes de raisins pour se faire plaisir plus gustative ment que par la faim. Il ne faut pas oublier de laver les grappes avec de l’eau au cas où elles auraient été sulfatées. Pascal et Viviane préfèrent, d’ailleurs, ne pas prendre le risque d’en manger.
Des étapes, tranquilles comme celle que nous vivons, permettent davantage de discuter et de sympathiser avec les autres équipes. Il faut, parfois même, adoucir les esprits quelque peu attisés lors d’une précédente rencontre sur une écluse d’un parcours chronométré où le trafic avait été important, ce qui avait entraîné une bousculade.
Nous croisons les premiers cyclistes qui ont emmené, en début d’après-midi, les voitures au point d’arrivée de la journée et qui ensuite rebroussent leur chemin pour rejoindre leur embarcation respective. Pour les campeurs, ce manège est un rituel quotidien et nécessaire afin de faire suivre leurs véhicules au même rythme que le Rallye.
Enfin, vient le moment où nous arrivons à Trèbes, nous nous arrêtons à une écluse à 3 niveaux et rangeons dans un champ nos bateaux pour la nuit. N’étant qu’à 13 Kms de Carcassonne le retour vers la Cité est cette fois très rapide et nous laisse donc davantage de temps libre, tant pis pour ceux qui appréciaient la sieste dans le bus, ils n’auront que leur lit pour dormir.
Pour consolider le dos de Jérémie et fixé le disque initialement déplacé, l’ostéopathe colle 8 énormes bandes d’élastoplaste dans le dos, mais auparavant il a eu besoin de lui raser une partie des poils du dos, ce qui le transforma totalement.
Aussitôt restauré, nous faisons le tour de la Cité par l’extérieur puis nous nous arrêtons dans le café « la cave aux vins », le temps de boire une boisson rafraîchissante. Il est maintenant de retrouver le dortoir avec ses dormeurs et ronfleurs.

Classements :
Pompon est le 2ème skiff par équipage de 2 et 7ème au total
La yolette lilloise est 3ème de sa catégorie et 8ème au total
Ch’timi est le 3ème skiff seul et 12ème au total
Les filles sont le 7ème skiff par équipage de 2 et 22ème au total
Bains des lillois : 4 (aucun aujourd’hui)
Verrouillé