Sortie canal du midi 2007

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Modérateur : steph

bruno

Message par bruno »

• Trèbes - La Redorte : jeudi matin ( 21,5 km. / 5 écluses ).
Nous commençons à nous faire aux réveils matinaux, ce matin, nous avons du refaire nos sacs car ce soir nous dormons à Béziers. Après avoir dévalé la route qui descend de l’auberge de jeunesse jusqu’au parking des bus, nous essayons de nous regrouper dans le bus qui ira vers un même hôtel le soir. Autant le soir cette route était encombrée de badauds, autant le matin, c’est le désert complet où seuls les livreurs et nettoyeurs se manifestent.
Quand les bus nous laissent à Trèbes, nous devons récupérer nos vélos accrochés à une remorque. Malheureusement, j’ai oublié ma clef d’anti-vol qui emprisonnait également le vélo de Viviane. Je n’ai pas d’autres solutions, avec Claude organisateur responsable des vélos, que de jouer de la tenaille et du marteau pour briser l’anti-vol. Cet acte nous prit quelques minutes car nous n’avons pas l’habileté de certains voleurs de grand chemin. Une nouvelle dure journée commencerait t-elle pour notre équipe ?
Arrivés à nos bateaux, nous ramassons les escargots venus, durant la nuit, squatter nos embarcations. Maïté trouva même une grenouille que libéra Vincent le sauveur. Quelques minutes plus tard, un ramasseur d’escargots arrivait sur les lieux pour la cueillette, mais il était déjà trop tard, car nous les avions tous sauvés, même le clandestin caché sous notre siège qui souhaitait certainement rejoindre la Redorte par le Canal.
Lors du premier parcours de plus de 9 Kms, je double en vélo deux cyclistes arrêtés le long du chemin pour effectuer des réparations suite à des crevaisons. Ce ne sont pas les premières, ce qui m’effraie un peu sachant que nous n’avons pas avec nous le petit matériel de secours nécessaire en cas de telles mésaventures. Une telle avarie obligerait le cycliste à laisser partir seul le rameur, or nous ne sommes pas préparés à cette éventualité.
Nous rejoignons la première écluse et inversons le rameur et le cycliste. Ce dernier a un rôle important dans l’équipe car avec les informations qu’il donne, courbes, navigations stationnées ou en circulation, obstacles… il évite au rameur de se retourner. Ce dernier peut ainsi ramer sans le souci de devoir se retourner à chaque instant, d’autant plus que ce n’est pas un parcours qui lui est familier. Depuis que nous avons passé Carcassonne, nous croisons beaucoup plus de pénichettes conduites par des touristes qui les louent sur le parcours de Béziers à Carcassonne aller et retour, le danger est donc plus présent surtout que ces conducteurs n’ont, en général, pas de permis.
Sur Pompon, c’est moi qui reprends la place sur le skiff que tenait Steve depuis le départ. Dans la précipitation de partir avant quelques yolettes en cours de mise à l’eau, nous mettons à l’eau dans un endroit très pentu, je perds vite mon équilibre et lâche mes avirons, un coup de reins me rebascule de l’autre coté, puis un autre coup de reins me renvoie de l’autre, je me rattrape au bord du bateau puis saisis mes avirons à mi longueur, mais comme l’un d’eux est parallèle au bateau, c’est finalement la chute devant tous les rameurs présents qui ne voyaient plus que cela comme issue finale. Je n’ai pas pied et je préfère donc remonter sur la berge. Le bateau vidé de son eau, je repars vexé et trempé de la tête aux pieds. Ce ne sera pas, hélas pour moi, le dernier bain de la journée, car à l’écluse suivante, je glisse sur une racine et plonge de nouveau. Enervé par le temps perdu et par mes deux bains, je me déconcentre un peu et n’entends plus Steve qui m’annonce un dépassement d’une yolette qui ne me laisse d’autres choix que de foncer dans les ronces qui m’écorchent et me donnent un bras en sang. Cela me fera un souvenir pendant quelques jours quand je me doucherai, car cela me picote. A l’écluse suivante, je trempe mon bras dans le Canal pour le laver de son sang. Je me promets de passer voir les infirmières pour leur demander un produit désinfectant.
L’équipage de Pomponette qui, pourtant parti au début du Canal pour faire du tourisme, est depuis bien longtemps, c'est-à-dire dès le premier Km du lundi, très chaud et à fond pour défendre sa troisième place de leur catégorie. Alors qu’il suivait celui du bateau allemand, lors d’un passage d’une écluse à la berge un peu plus pentue, les personnes à l’arrière du bateau soulevèrent la yolette et la glissa vers l’eau, mais Jacques qui lui, déjà, se trouvait dans la pente, glissa ou plutôt, fut bousculé dans le Canal. Christiane parvint cependant à retenir le bateau et ainsi à le préserver. La rage qui s’en suivit leur permit de reprendre de plus belle la course. Jacques venait de subir son baptême du Canal.
Après les 3 premiers jours où ce fut un traiteur de Toulouse qui nous mijotait les petits plats, c’est maintenant un traiteur du Minervois qui composera les menus. Région oblige, le vin servi à table sera dorénavant un vin du Minervois. C’est aussi pour cette raison que le repas de ce midi se fait dans une cave de la Redorte dont la température est très fraîche en comparaison de la température extérieure et où le parfum qui embaume les couloirs, n’est autre que celui de la fermentation du raisin. Un apéritif nous attend avec des biscuits et des olives du pays qui sont énormes et très goûteuses. Pour accompagner le repas, le vin est à volonté, mais comme pour le cassoulet du mardi, c’est là aussi un réel piège pour ceux qui en ont abusé, car le retour au soleil est sans appel. Il valait mieux adopter la modération. Après le repas, dont le plat principal est du taureau avec des pommes de terre, il est possible d’acheter quelques bouteilles de vin, de muscadet, d’huile d’olives ou plus surprenant, tout du moins pour le cuisinier que je suis, de l’huile de pépins de raisins. Steve et moi passons donc une commande d’un carton, mais ne les transporterons pas dans le skiff.
En parallèle au repas, les infirmières s’adonnent toujours à réconforter les rameurs dont les mains se momifient davantage. Les patients sont de plus en plus nombreux et avec de plus en plus d’ampoules à leurs doigts. Ils pourraient aisément jouer un spectacle de Guignol.

• La Redorte - Ventenac : jeudi après - midi ( 21,4 km. / 5 écluses ).
Le nombre d’écluses se réduit et les parcours s’allongent, un beau programme nous attend cet après-midi et il est chronométré. Une fois oublié, que nous ne pouvions faire une petite sieste, nous avons repris notre route. Pour les cyclistes, les chemins le long du Canal sont maintenant un peu moins des boulevards et nécessitent une certaine attention. Il ne suffit plus de guider le rameur, il faut également regarder où nous roulons pour éviter les nids de poules et les racines des arbres imposants.
Une petite anecdote ou une réelle mésaventure est survenue sur ce parcours l’année dernière à nos amis de Saint-Omer. Alors qu’une voiture suivait la yolette d’Armentières, le chauffeur de la voiture, encourageant les rameurs, a été distrait de sa route et a inconsciemment viré pour piquer du nez dans le Canal. La voiture fut immédiatement submergée à moitié. Heureusement, le conducteur a pu s’échapper de sa voiture qui a certainement du terminer sa route en ce lieu.
A mi-parcours, nous doublons Pascal et Viviane qui se sont rangés sur le coté. Un questionnement rapide nous informe que la dérive a lâché. Il est impossible de repartir sans cette petite pièce très utile pour donner la stabilité du bateau et permettre de ramer doit. Ils attendront encore quelques minutes le passage de la Pomponette pour récupérer un sac qui contient quelques outils dont un scotch qui permet de fixer la dérive. Pascal peut ainsi reprendre sa route avec cependant une importante perte de temps évaluée à une trentaine de minutes. Alors qu’il pouvait peut être prétendre reprendre une place, il va maintenant subir la pression de son poursuivant.
Tout au long du parcours, ce sont souvent des luttes acharnées pour effectuer des dépassements. L’étroitesse du Canal et quelques obstacles donnent alors souvent l’occasion d’échanger quelques mots d’hirondelles, parfois vite oubliés, mais qui font également monter la hargne lors du prochain affrontement. Les bateaux, qu’ils soient 1er ou 40ème, n’apprécient jamais de se faire doubler, c’est pourquoi ils accélèrent souvent lorsqu’ils se font rattraper.
Après avoir franchi les 5 écluses, nous terminons l’étape par un long tronçon de 10 Kms. Ce n’est pas sans rappeler un peu notre aventure du Rhin, car sur ce parcours final, les bornes kilométriques et hectométriques sont indiquées le long de la berge. Les panneaux sont d’une taille moindre à ceux installés le long du Rhin, mais quand on prend connaissance de leur existence, ils sont alors sans cesse recherchés du coin du regard pour obtenir la distance restant. Enfin, c’est le dernier effort de la journée alors nous pouvons nous donner au maximum, même si la distance commence à faire son effet.
Steve, qui se trouvait sur le skiff sur le parcours final, se fait une petite frayeur lorsqu’il croise une pénichette qui doublait une autre stationnée. Etant parti une cinquantaine de mètres en avant pour secourir un autre skiff d’Evry en perdition pour ce même croisement, je m’aperçois que Steve est complètement de travers. Son skiff touche à la fois la berge et le coté de la pénichette. Nous incendions le conducteur d’arrêter de mettre les gaz et de se ranger un peu. Après quelques coups de rame pour dénager, Steve se remet dans l’axe et reprend la route pour son dernier Km de la journée.
Notre bateau remonté sur la berge pour passer la nuit, nous voyons arriver la Pomponette accompagnée d’un chien policier qui longeait le Canal. Le chien, certainement perdu ou abandonné avait suivi toute l’après-midi les bateaux du rallye. Maïté, bonne samaritaine, que nous appellerons bientôt MB, après avoir relevé le numéro que portait le chien dans l’oreille alerte le maire de Ventenac. Ce dernier oriente Maïté vers l’un de ses conseillers qui lui promet de faire le nécessaire pour que le chien retrouve ses propriétaires. Maïté est soulagée et peut penser, à nouveau, à ses petites misères arrivées à ses mains.
Pour ne pas oublier que nous sommes dans une grande région viticole, nous arrivons au pied d’un château transformé en château et comme chaque été, nous sommes accueillis par un apéritif composé de bouteilles d’alcool et de jus de fruits mais aussi par d’excellents petits fours et pizzas découpées. C’est la plus belle réception.
Après cette agréable collation, nous remontons dans les bus pour nous rendre à notre hôtel à Béziers éloigné d’une cinquantaine de Kms. Pour nous lillois, ce sera un « Etape hôtel ». Sur la route, nous pouvons découvrir les nombreuses éoliennes disposées, ces dernières années, en haut des collines. Elles fleurissent comme des petits pains, pourtant ce ne sont pas des moulins pour moudre la farine.
Christiane retire les bandes d’élastoplaste du dos de Jérémie qui n’a pas trop souffert. Nombreux parmi nous, aurions souhaité lui retirer les bandes à des rythmes différents pour connaître sa résistance. Maintenant, il ne reste plus à Jérémie que de fignoler le rasage. Maïté viendra même apporter son aide à cette opération qui ne restera pas sans suite dans les prochaines semaines.
Après le rituel de la douche et des changements de vêtements, nous reprenons le bus pour nous rendre au stade de rugby de Béziers, « le stade de la méditerranée », lieu où nous prendrons notre repas du soir. C’est une salle sous un grand chapiteau qui peut accueillir près de 300 personnes. Ce soir, le repas sera servi sans tambour ni trompette, mais très rapidement pour pouvoir se reposer assez vite.
Dans la soirée, Gilou nous apprend que le président du club d’Anvers, toujours en train de pleurer, était venu lui porter une réclamation qui demandait l’exclusion de la course de Pomponette pour tricherie. Cela nous a bien tous fait rire, nous avons immédiatement expliqué à Gilou, qu’il ne fallait pas confondre tricherie et la ruse qui avait permis à Pomponette de ne pas être bloquée par des adversaires nonchalants.

Classements :
Pompon est le 2ème skiff par équipage de 2 et 6ème au total
La yolette lilloise est 3ème de sa catégorie et 7ème au total
Ch’timi est le 3ème skiff seul et 13ème au total
Les filles sont le 7ème skiff par équipage de 2 et 24ème au total
Dernière modification par bruno le lun. août 20, 2007 9:37, modifié 1 fois.
bruno

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• Ventenac - Capestang : vendredi matin ( 27,4 km. ).
Nous approchons du terme du rallye et abordons la dernière journée. Le réveil fut à l’heure habituelle, mais le petit déjeuner moins copieux que celui servi à l’auberge de la Cité où, de plus, la baguette était bien fraîche car sortant des fourneaux d’un boulanger local. Comme nous passons deux nuits ici à Béziers, pas besoin de faire nos valises ce matin, ce sont des minutes de gagnées et fort appréciées pour ceux qui, le matin, tirent au maximum sur leur couverture. Le programme est lourd aujourd’hui avec plus de 47 Kms mais sans aucune écluse. Le fait de ne pas avoir d’écluses a un coté bénéfique car nous n’avons pas d’efforts à faire pour sortir nos bateaux de l’eau puis pour les remettre de l’autre coté de l’écluse, mais cela a aussi un coté négatif qui est celui de ne pas pouvoir se redresser et de devoir rester assis pendant tout le parcours. Chaque équipage de bateaux a étudié comment chacun allait ramer, barrer ou rouler en vélo. Pour les skiffs, le choix n’est pas très large, cependant Steve et moi, décidons pour ce matin, de découper le parcours en 2 tronçons de 13.5 Kms et non pas 4 tronçons de 7 Kms comme nous le pensions le faire encore la veille au soir.
L’effort devant être important jusqu’au point de ravitaillement, nous prenons dès à présent quelques pâtes de fruit que nous glissons dans notre sac. Peut être que cela nous évitera l’arrêt au ravitaillement, tout du moins pour celui qui sera en train de ramer.
L’équipage de la yolette est gonflé à bloc pour tenir à distance une l’équipe d’Anvers composée de compétiteurs belges qualifiés pour les championnats du monde. Les belges grignotent chaque jour le temps perdu aux écluses lors de la première journée, mais, bien que fort motivés et réalisant les deux temps scratches de la journée d’hier restent pour l’instant à la quatrième place des yolettes. Une lutte sans merci est annoncée. J’ouvre une parenthèse à nos compétiteurs qui souhaitaient venir gagner sur nos terres, la partie n’est pas gagnée d’avance.
Pascal a réparé sa dérive avec l’aide d’André le président du Rallye, il sera des nôtres ce matin, et devra affronter la longue route.
C’est Steve qui prend le départ sur Pompon, il va rapidement dépasser les premières yolettes pourtant longtemps parties auparavant mais avançant avec grandes difficultés, la fatigue pèse dans ces bateaux. Notre bateau glisse bien, malgré son poids élevé et les Kms défilent. Aucun incident de berge ne vient perturber l’effort de Steve. Le ravitaillement est au 11ème Km et n’est pas court-circuitée cette fois, comme je suis en vélo je fais le plein au passage pour nous deux, fruits secs, pâtes de fruits, biscuits et oranges. Cette année, nous n’avons pas retrouvé le verger de pêches qu’avait découvert Alain une précédente fois. De toutes façons, comme la saison des fruits est en avance cette année, les pêches devaient déjà se trouver être en cours de décomposition.
Quand le ravitaillement est passé, je lui annonce qu’il entre dans son dernier Km. Lorsque je trouve un endroit à peu près correcte pour accoster je lui crie de s’arrêter. Mais il est toujours difficile de s’arrêter exactement là où l’autre le souhaite quand on est fatigué et avisé à la dernière seconde. Voyant une racine qui risque de toucher sa pointe avant, je me précipite à l’avant du bateau mais malheureusement trop tard. Moins d’une demie seconde plus tard, Steve est à la baille. C’est le huitième bain des lillois et espérons le dernier. On vide le bateau qui contenait beaucoup d’eau car nous avions ouvert les bouchons afin de pouvoir vider le bateau à chaque sortie de l’eau lors des passages d’écluses. Encore du temps de perdu, mais sans aucun mal pour le matériel.
Monter sur le skiff, je passe rapidement la yolette néerlandaise qui arbore aujourd’hui les couleurs de leur club Daventria, c'est-à-dire un maillot avec des bandes jaunes et noires, d’où leur surnom d’abeilles. Un bourdon du même club, nommé ainsi par sa corpulence, est aussi présent sur le Rallye mais en Double avec une partenaire.
Nous croisons ensuite trois cavaliers chevauchant de belles montures qui galopaient à vives allures sur le chemin de la berge.
Après quelques Kms de virages à droite et à gauche, je perçois un tremblement dans mon portant droit. C’est l’écrou qui est en train de se faire la belle. Je m’arrête et essaye de le visser mais ne sens pas d’écrou. Tant pis, je poursuis la course en figeant mon regard sur le portant qui bouge à chaque coup d’aviron. Je m’inquiète du chemin me restant à faire. Steve qui a interrogé des cyclistes croisés ne reçoit comme réponse que des « pas loin », mais cette réponse vague ne me satisfait guère.
Sur le parcours nous voyons, en point de mire, pendant un long moment, une église que nous contournons. Cela nous donne l’impression de ne plus avancer pourtant nous y mettons du cœur à l’ouvrage pour achever cette très longue étape.
Après quelques nouvelles yolettes dépassées, deux ou trois virages terminés dans la berge, et un sprint contre une yolette à l’annonce de mon nom par Gilou Chrono, j’atteins la ligne d’arrivée, soulagé d’en finir. Nous pouvons maintenant aller recueillir les temps de parcours de chacun, en particulier celui de Pomponette.
Après l’apéritif, presque quotidien, nous pouvons passer à table pour apprécier le calamar accompagné d’une sauce fortement aillée.


• Capestang - Béziers : vendredi après - midi (19,9 km. ).
Après une visite des vignes voisines pour les petits besoins naturels, chacun repart à son bateau pour achever le rallye par un sprint de près de 20 Kms sans écluse. La distance peut paraître longue mais comme c’est la dernière demie étape, tout le monde donne tout ce qui peut ou tout du moins tout ce qui lui reste. Les 20 Kms sont effectués en un peu moins d’une heure et demie pour les bateaux les plus rapides et près de 2h pour les bateaux qui ont le moral dans les chaussettes ou sont à bout de force. La particularité de cette étape est la traversée du tunnel de Malpas, long de 165 mètres, qui traverse la colline d’Ensérune. Par son étroitesse, il est nécessaire, soit de rentrer un peu ses avirons pour ramer, soit ramer uniquement sur l’arrière pour limiter l’envergure du bateau. Les bateaux montants sont prioritaires, c’est pourquoi certains de nous seront arrêtés à l’entrée pour laisser un bateau qui monte. Chose, qu’il y a trois ans, nous avait coûté la seconde place pour 26 petites secondes sur 200 Kms, notre attente à l’entrée du tunnel avait permis au bateau allemand de se rapprocher de nous et ainsi conserver leur seconde place.

Nous partons dans l’ordre inverse du classement général. Notre skiff ayant été dépassé pour 4 petites minutes par Pomponette, nous partons juste devant eux. Gilou déclenche notre chrono avant le passage d’un pont très étroit, mais je pense pour ma part que le départ est de l’autre coté du pont. M’inquiétant de ne voir personne je demande à Steve s’il a vu Gilou, je finis par partir avec certainement 2 minutes de retard. Pomponette prend son départ 30 secondes plus tard. C’est une longue course poursuite, où chacun des deux bateaux donnent toute son énergie. Ce sont mes derniers Kms, alors je veux passer le bâton à Steve en étant toujours devant la yolette. Je me suis d’ailleurs avancé auprès de la yolette qu’ils ne me passeraient pas si je n’étais pas dans la berge. Le bateau est lourd, il est fort immergé dans l’eau ce qui le rend très difficile à diriger dans les virages encore une fois très fermés. Je creuse un peu l’écart avec Pomponette qui s’est même fait doubler par la yolette de Bayonne qu’ils redoubleront ensuite.
A l’approche du tunnel et avant que les berges ne grandissent, nous décidons Steve et moi de changer nos places. Affaire rondement menée et sans bain cette fois, nous repartons toujours devant Pomponette. Le tunnel arrive rapidement, c’est la queue que nous ne souhaitions pas. Quand vient le tour de Steve et Pomponette, ils se font bouchonner par d’autres bateaux moins performants dans les manœuvres que nécessite ce passage étroit. Dorénavant en vélo, j’escalade la colline pour retrouver Steve de l’autre coté du tunnel. Pour moi, le Canal est fini, enfin pour la partie « rame », car il me reste à guider Steve jusqu’à l’arrivée.
A 300 ou 400 mètres au-delà du tunnel, se trouve le point de ravitaillement où nombreux font preuve d’ingéniosité pour éviter de devoir débarquer afin d’accéder au stand et ses friandises et boissons. Certains jettent leur casquette afin que le cycliste la remplisse, d’autres tendent une épuisette, certains réceptionnent les victuailles jetées par le cycliste.
Après avoir absorbé deux verres de boissons sucrées en passant devant le ravitaillement, je salue la performance d’une rameuse d’Evry qui vient également de passer le relais à sa coéquipière, mais cela m’a fait lâcher mon attention 3 ou 4 secondes. Temps très court, mais suffisant pour que Steve se prenne une berge à son grand désespoir, je lui promets de me concentrer à nouveau.
C’est cette fois la dernière ligne droite de 6 Kms au milieu d’une végétation boisée. On y croise quelques « promènes couillons » électriques à l’approche de la ville de Béziers qui perturbent un peu notre progression, mais comme nous touchons au but, rien ne pourra nous arrêter. Quand nous passons devant le chrono, c’est une délivrance mais aussi un regret d’avoir terminé l’aventure. J’attends, auprès de Gilou l’arrivée de Pomponette qui arrive après le passage de quelques bateaux. Ils ont été retardés par un changement entre Jacques et Christiane qui prend le vélo et ainsi qu’entre Maïté et Vincent qui prend la barre.
Sur cette demie étape, Pompon a repris 2 minutes exactement à Pomponette, mais il reste au général 110 secondes à l’avantage de cette dernière. Je vois de multiples endroits où nous les avons perdues, le problème du départ de cet aprèm, les 5 bains de notre bateau, les nombreuses berges… Mais c’est ainsi, alors félicitations à Pomponette !
Pascal, après son arrivée, se dresse sur son skiff en lâchant complètement les avirons. Il reçoit alors les applaudissements des autres rameurs connaissant la difficulté.
Quand tous les rameurs sont arrivés et les bateaux sortis de l’eau, nous repartons en procession sur le chemin de la berge, les bateaux sur les chariots pour rejoindre le club d’aviron de Béziers. Notre skiff est posé sur la yolette de Toulouse, cela nous donne l’occasion de se remémorer un Canal effectué sur une yolette très lourde disparue cette année. En route, nous longeons les neufs écluses de Fonserannes (Béziers) réalisées pour descendre un dénivelé de 25 mètres. Après être passé près du port de Béziers et de quelques typiques, mais vieilles maisons de pêcheurs nous arrivons au club de Béziers qui sera pour quelques équipes, pressées de retourner dans leur pays lointain, le terme de leur rallye.
Le vent qui souffla toute la journée a repoussé les nuages. C’est donc un Canal du Midi sans eau auquel nous venons de terminer. Ce n’est pas le cas chaque année, celui-ci restera l’un des plus chauds de mes dix participations.

Nous ne sommes pas très loin de nos hôtels mais devons tout de même prendre le bus. Jérémie et moi, partons cependant en vélo afin que nous puissions les utiliser, Pascal et moi, pour nous rendre de l’hôtel à la gare demain samedi. Après un débarbouillage et la mise de jolies tenues de soirée pour certaines dames, nous repartons pour le stade Méditerranée où, cette fois, nous avons droit à un repas amélioré. Après une présentation des 31 organisateurs, tous applaudis par l’ensemble des participants, une coupe, qui est le trophée Dandine (personne décédée, ancien entraîneur fédéral qui fut également le créateur du Rallye du Canal du Midi), est donnée pour un an à l’équipe de Nouvelle Zélande. Ceci, pour leur courage, leur participation massive et leur sourire tout au long de la semaine.

Classements finaux:
La yolette lilloise est 4ème de sa catégorie et 7ème au total
Pompon est le 2ème skiff par équipage de 2 et 8ème au total
Ch’timi est le 3ème skiff seul et 13ème au total
Les filles sont le 7ème skiff par équipage de 2 et 26ème au total
Bains des lillois : 8 (1 aujourd’hui)
bruno

Message par bruno »

• Béziers : course sprint le samedi matin ( 6 km. ).
Initialement, dans ses premières années, le Canal du Midi se terminait le samedi par la traversée de l’étang de Taux puis par une arrivée dans la ville de Sète pour rejoindre un lieu où se déroulaient des festivités sur l’eau comme les joutes sétoises. Depuis 4 ou 5 ans, la dernière journée est organisée au niveau du club de Béziers sur l’Aude. Ce sont des sprints de 500 mètres pour amuser la galerie. Après une épreuve de fond comme nous avons connue toute la semaine, il est fort difficile de se donner à fond sur une très courte distance. Cependant quelques équipes se prêtent au jeu, d’autres se regroupent et se mélangent pour sympathiser davantage. C’est aussi l’occasion pour certains de procéder à des échanges de maillots ou de tee-shirts.
Avant que les courses ne débutent, Pascal et moi prenons la poudre d’escampette en vélo jusqu’à la gare, puis le train pour retourner à Toulouse et enfin de nouveau nos vélos pour atteindre le club d’aviron de Toulouse où nous allons rechercher notre véhicule et notre remorque laissés en début de semaine. Cela fait drôle de quitter un groupe de 200 personnes pour se retrouver à deux, mais après tout, toute la semaine je suis resté avec Steve mon binôme de cette semaine pour le skiff et le vélo.
Je ne pourrai pas vous donner beaucoup de détails de ces courses de sprints puisque n’étant pas présent, mais je peux tout de même vous donner le nom du vainqueur : ce sont les jeunes compétiteurs d’Anvers. L’équipe d’Evry terminant second et celle des anglais avec Martine troisième.
La yolette lilloise auquel s’est joint André, un rameur allemand, a bien tenue la route en terminant 4ème de la finale A. C’est un excellent résultat car des bateaux de rameurs biterrois frais n’ayant pas participé au Rallye se sont ajoutés à la liste des participants, le tableau était donc encore plus relevé.
Après la distribution des coupes à l’ensemble des clubs représentés, ce sont des paniers repas qui nous sont donnés afin d’activer les retours.
Cet instant, où les bus quittent le club, pour soit reconduire les participants à Toulouse ou soit pour les conduire à la gare de Béziers est toujours un moment de déchirement.

Pascal et moi sommes de retour à Béziers, vers 14 heures, après avoir longé le Canal par l’autoroute. En l’espace de trois heures, nous avons revécu le film de la semaine en retrouvant sur les panneaux tous les noms des villes que nous avons traversées à la rame. Nous avons déjà rencontré, sur la route, de nombreux bouchons et ralentissements. Cela n’est pas de bon augure pour notre remontée sur Lille. Le reste de la troupe, ceux restés à Béziers charge la remorque des vélos et bateaux qu’ils avaient démontés et préparés en nous attendant. Après le chargement principal, nous prenons, Pascal et moi, notre collation à laquelle nous avons droit, c’est un plateau repas léger et très sec, surtout pour la semoule de couscous qui devait être à l’origine du taboulé.

L’heure est venue pour nous autres de partir, nous remercions Jacky et sa femme infirmière pour leur organisation. C’est bien sur, une longue route en direction de Lille qui nous attend.
Dès les premiers kilomètres nous comprenons pourquoi la radio avait annoncé un retour rouge, nous cumulons les bouchons et les ralentissements, la progression est lente. Arrivés à la hauteur de Millau vers 17h, nous nous questionnons entre le prolongement de notre voyage ou un arrêt vers le viaduc de Millau. C’est finalement l’arrêt dans cette jolie ville qui est choisi.
Après une demande de renseignements auprès d’une personne âgée portant un béret et ayant du mal à distinguer la différence entre un camping-car et notre remorque, nous nous dirigeons vers le camping de Saint-Martin très proche du nouveau viaduc. Dès l’obtention de l’autorisation de pouvoir garer notre remorque et de pouvoir dormir auprès d’elle, nous nous installons rapidement afin de pouvoir sauter immédiatement dans la piscine située une dizaine de mètres en dessous de notre emplacement sans électricité.
Après ce rafraîchissement qui fut le bienvenu, nous nous rendons dans la ville de Millau pour faire une visite de cette charmante ville et faire quelques courses. Je crois que je n’avais jamais tant vu de boulangeries en quelques rues. Cette profusion de biens est certainement l’assurance de pains de qualité.
Quelques achats typiquement locaux effectués, une excellente tarte aux noix, du saucisson sec, du fromage, une bouteille de vin entre autres, nous reprenons notre véhicule pour nous rendre en dessous de l’imposant viaduc de Millau. Après avoir pris quelques photos de groupes et clichés du viaduc nous assistons au coucher de soleil qui se reflète sur le pont. Finalement, nous étendons la nappe pour un repas improvisé que nous étions à mille lieux d’imaginer ce matin à notre réveil.
De retour au camping, et ne souhaitant pas monter nos tentes, nous sommes quatre d’entre nous à souhaiter dormir à la belle étoile dans un concert de grillons. Pascal et Viviane d’un coté et Maïté d’un autre ont installé leur tente. Quant à Jérémie, il trouvera refuge dans le camion de location. Ce fut une nuit calme et réparatrice pour tous qui concluait notre Rallye International du Canal du Midi 2007.

Millau, dimanche matin, 7 heures, nous reprenons la route de Lille sous la conduite de Pascal. Après quelques arrêts pour effectuer le plein de gasoil et de nos estomacs et après avoir retrouvé la pluie par l’intermédiaire de quelques averses et orages que nous ne connaissions plus, nous arrivons à Lille et pouvons décharger les bateaux.

Nombreux parmi ceux qui ont effectué le voyage en camion, souhaitons de nouveau faire le prochain Rallye du Canal du Midi, mais sous quelle forme et avec qui, nous ne le savons pas encore. Si vous aussi, vous souhaitez le faire et vous joindre à nous, ne tardez pas à le préparer.


Vous pouvez maintenant visionner les photos du Canal 2007 :D : http://gunnar.free.fr/visionneuse.php?id=82&typ=1

Bravo à ceux qui ont eu le courage de lire jusqu'au bout!
jeremie
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Message par jeremie »

Après cette jolie prose, je souhaite remercier l'ensemble de mon équipage pour ce canal.

Mes conclusions :
Les + :
On fini 4ème
Le bateau marchait très bien
Une vrai épreuve sportive, tous les jours nous avons été au maximum franchissant même parfois la zone rouge.
L'ettonnement du champion olympique anglais vers pomponnette à la 3ème course en ligne du samedi
Un équipage apaisé et complice avec un vrai esprit d'équipe où chacun était moteur et apportait son aide à ces équipiers dans les moments difficiles.


Les - :
Je flotte dans mes pantalons.
Il faut que je fasse contrôler mon dos rapidement.

Merci du fond du coeur à catherine, christiane, jacques, maïté et vincent.
cath
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Message par cath »

Je ne me lasse pas de regarder toutes ces photos qui je trouve reflètent très bien l'ambiance très chaleureuse de cette manifestation, non je ne m'en remets pas, c'était vraiment trop bien!
Merci à tout notre équipage qui m'a super bien accueillie en tant que débutante, je trouve que Jéremie a d'ailleurs très bien résumé la situation ci-dessous, merci aussi aux autres rameurs lillois grâce à qui le retour dans le Nord dans une ambiance toujours aussi chaleureuse a facilité la transition... Au fait, vous avez tous le bonjour de Roland "ALLEZ LILLE!"
jeremie
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Message par jeremie »

L'histoire de la mise à l'eau de jacques et un passage assez "tendu" de la journée :

1) on arrive sur une écluse complètement saturée à la poursuite des allemands et nous même suivi par les belges.

http://peyrehorade.aviron.free.fr/sorti ... midi/img39.

2) on tante de mettre à l'eau à un endroit très pentue pour gagner du temps (La ou les allemands ont mis à l'eau, petit détail ils sont grands) mais dans l'action nous poussons jacques :

http://peyrehorade.aviron.free.fr/sorti ... /img41.jpg

3) on vient nous prêter mains fortes et nous réussissons à mettre à l'eau, jacques s'est extrait du canal :

http://peyrehorade.aviron.free.fr/sorti ... /img42.jpg

Ensuite il y a eu un passage un peu tendu avec le double des abeilles juste derrière et quelques mots doux à notre intention.
Maïté

Message par Maïté »

"9h du mat, j'ai des frissons" Ah non, ce n'est pas cette chanson là !
Je suis émue à cause de vos super messages, c'est malin !!!
"J'ai kiffé frave !" moi aussi .
MERCI à tous pour cette super boîte à souvenirs que constitue le Canal !
bruno

Message par bruno »

Steve m'ayant fait parvenir les dernières photos prises lors du pique-nique sous le pont de Millau, j'ai pu regrouper toutes les photos du Canal du Midi 2007 pour constituer un CD. J'ai ensuite graver plusieurs CDs. Pensez à me les réclamer. :)
Verrouillé